Autoroute : Jean qui pleure et Jean qui rit!

La consultation (que la DREAL PACA continue de nommer à tord « concertation ») publique réglementaire du projet de contournement autoroutier d’Arles s’est déroulée du 14 juin au 13 juillet 2001 (La Page N°37, juillet 2011). Après des années (entre 1995 et 2007) de « concertation » avec les citoyens, les associations et les élus (obligatoire pour les projets d’infrastructure d’une certaine ampleur) qui ont montré notre insatisfaction, on entre dans le vif du sujet.

Si à Saint-Martin-de-Crau, la future autoroute fait des heureux, dans notre quartier ce n’est pas du tout le cas, même si bon nombre d’habitants s’accordent à reconnaître que ce contournement devient chaque jour un peu plus indispensable.

Dans le numéro spécial sur le contournement autoroutier, la DREAL PACA, qui ne manque pas d’air, retient parmi les 3 objectifs de l’opération : « contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des riverains de la RN 113 au droit d’Arles et de Saint-Martin-de-Crau. » Pour être plus précis, l’Etat aurait dû ajouter que cela concerne 5 000 riverains et que cet objectif sera réalisé au détriment de la qualité de vie des quelques 8 000 riverains du futur tracé à Barriol, aux Semestres et au Plan du Bourg. Et encore, nous ne sommes pas sûrs que la future utilisation de la R.N. 113 « requalifiée » n’engendre pas des nuisances pour les quartiers de la Roquette et de Trinquetaille ! Ni que les habitants de Pont de Crau ne soient pas dérangés par les nombreux poids lourds qui, à partir de l’autoroute, vont remonter vers le Nord (où se trouve l’activité économique de la ville) en utilisant la rocade Est (R.N. 570). Les impatients qui réclament l’autoroute à cor et à cri vont peut-être le regretter !

Quand au « processus de travail et de concertation intense…conduit par le maître d’ouvrage », mentionné dans le bulletin, vous savez ce que nous en pensons. En 1995, la D.D.E. a présenté une dizaine de solutions (5 au Nord de la ville, 5 au Sud). Avec l’ARPA, nous avons réussi à faire étudier une 11ème solution : le tracé enterré ou variante sous fluviale. Malheureusement, l’étude a été bâclée et présentée de manière à inquiéter les riverains de la Roquette (énormes cheminées d’aération du tunnel) et les contribuables (coût exorbitant). Ensuite, l’Etat a sorti de son chapeau une 12ème solution : la variante Sud Vigueirat qui, comme par hasard, a été retenue par le ministre (en 2005). Et à l’intérieur de ce fuseau, 2 variantes ont été retenues, pour le secteur de Plan du Bourg, la PB Nord et la PB Sud (voir croquis ci-contre). Les appréciations environnementales, fonctionnelles, techniques et socio-économiques de ces deux variantes sont identiques pour 13 critères, 3 sont défavorables pour la variante Nord et deux pour la variante Sud. Notre association s’est positionnée en faveur de la variante Sud qui est plus éloignée du secteur le plus dense en habitations du quartier. Et bien, pas de chance, c’est la variante Nord qui a été retenue comme la variante préférentielle du maître d’ouvrage !

D’aucuns affirment que les associations ont été enfumées par l’Etat et qu’il nous a fait perdre notre temps alors que le choix du tracé était acquis dès l’origine. Peut-être ont-ils raison !
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